Elle envoie valser les papiers quand la colère monte, brise les crayons de papiers pour essayer de les réparer quand le calme est revenu, pour que les gens ne se demandent pas pourquoi ils se trouvent au fond des pots, ridiculement petits. + Puis elle s’assoit dans son jardin secret, un immense jardin de tuile et de feuilles coincées dans les vieilles gouttières où se prélassent les chats de la maison. Et elle observe les étoiles qui dansent, expriment leur joie en brillant de mille feux sur une toile noire et infinie. + Ses lèvres bougent quand elles veulent, où elles veulent, avec qui elles veulent. Si Aude communique avec vous par la parole c'est qu'elle éprouve des sentiments positifs pour vous, si elle communique avec les gestes, ou avec le silence, ou encore le papier, c'est que des sentiments confus ou négatifs se sont épinglés sur votre tête. + Quand la vexation ou la tristesse prennent place dans son corps, ses yeux s'emballent, essayent de cacher ses iris colorées, mais ne réussissent pas et recommencent à essayer. + Tête nue, presque jamais elle ne sortira. Un bonnet, un bandeau, des serres-têtes ou des nœuds toujours elle portera. + L'art, son pêché. La sculpture, le cinéma, la photographie, la peinture, la danse, les graffitis, sont les bonbons qui fondent sur sa langue et lui donnent du plaisir. + Aude, la lune, femme mystérieuse qui agit dans la nuit, qui éclaire les personnes perdues dans l'ombre. Femme double-face, dont un côté se cache depuis sa naissance et a peur de la foule. + Rat des rues qui attire le regard des gens quand elle danse. + Membre d'un groupe exclusivement constitué d'hommes plus grands qu'elle, elle est l'exception, la seule et unique lune qui brille dans la nuit. + Ses mains peintes s’abattent sur les murs de sa chambre laissant des traces colorées. Une déco, de l'art, son art. + Les citations, une collection peu commune qu'elle couche dans un carnet. 

La musique qui s'arrête, les yeux qui se perdent dans le vide, le cœur qui s'apprête à sauter dans le gouffre, les paupières qui s'abaissent à une allure folle pour dire au cœur de ne pas faire ça, mais de rester là, déchiré, avec plus aucun espoir à l'intérieur. Ça va ?, non ça ne va pas du tout. Elle a mal, partout, mais son cœur souffre encore plus. Une envie d'hurler, d'évacuer la ravageuse espérance qui dormait paisiblement en elle, une envie omniprésente. Tu ... Tu pleures ? Oui, idiot. Les larmes dévalent à tout allure les joues de la jeune assassinée, mais elle stoppe leur course en un geste de main. Non, c'est juste des poussières.  L'assassin glisse doucement sa main sur celle de sa victime, victime dont les yeux retrouvent leur chemin en un instant. L'incompréhension et le chagrin rentrent alors en collision. L'incompréhension qui se rapproche, les mains du garçon qui enferment la jeune fille. Me prends pas pour un con, je sais que tu pleures. Des tâches de colère qui éclaboussent le paysage ravagé, les fleurs fanées qui se relèvent en sifflant tels des serpents en colères, la lave qui bouillonne, qui sort de son nid. La bouche qui s'ouvre et qui crache. Alors pourquoi tu me le demandes si tu connais déjà la réponse ? Arrêtes de me prendre pour une conne. Pas elle, tu ne peux pas ! C'est impossible, même en rêve tu ne peux pas ! Pas cette chose qui me sert de sœur, non, pas elle ! Les mâchoires serrées, les yeux accusateurs, le cœur qui s'écrase lamentablement au fond du gouffre. Le monde entier s'écroule.