basile; petit gars, tranquille. il vit sa vie, il cherche pas plus loin. il se lève à midi, se frotte les yeux, se sert son café et pleure de devoir travailler. de devoir encaisser, de devoir déchiffrer les visages dans la nuit. il survit, le basile.
baz; l'homme, le vrai. il traine, les mains dans les poches, une casquette sur la tête. un bob qui tombe sur les yeux. une capuche qui le camoufle. et il traine. et il rit. et il frappe. et il boit. et il fume. et il passe, il compte et toujours il tente de reconnaitre des airs familiers enveloppés dans la nuit.
elisab; le poète, l'écrivain, l'amour des mots. et au petit matin, juste au moment où les rayons du soleil commencent à percer il écrit. il est assis devant son bureau, en tailleur sur son tabouret et il pose sa vie sur papier. il fait une pause dans sa vie, l'espace d'un court instant.
baudry; et pour tous il est un baudry, un gars sans famille, un gars saoul, un gars qui sent le tabac froid, un gars qui traine son clebs dans les rues, un gars qui sourit pas, un gars qui parle pas. baudry c'est un fantôme qui vit la nuit. et qui touche du bout du doigt sa vie. et qui regarde en l'air en essayant d'apercevoir les (plus) hauts nids.

la fin de la journée approche. un coucher de soleil se profile à l'horizon. le ciel se pare de ses plus belles couleurs. le jour meurt pour laisser vivre la nuit. le soleil hurle une dernière fois sa beauté avant de s'incliner face à la lune. la plus belle étoile tire sa révérence pour laisser place au plus beau satellite. le jour se fane comme la plus belle fleur pour refleurir le lendemain. et la nuit germe, doucement, pour périr un peu plus tard. une magnifique danse qu'il observe, assis non loin de la fac. le nez en l'air il regarde, observe, se demande, et il gribouille des bouts d'idées. écrire l'amour céleste, l'un de ses passes-temps. marquer ce qui lui saute aux yeux. inscrire tous ses souvenirs pour ne jamais, plus, rien oublier. sa vie est notée sur un bout de papier, avec un bout de stylos pour un bout d'existence.
et son inspiration jaillit à travers la foule. elle perce la masse comme un rayon de soleil sous un voile nuageux. elle se faufile, elle, toujours aussi joyeuse. sourire aux lèvres, étoiles dans les yeux. on se réjouit rien qu'en la voyant. elle est belle. elle est resplendissante. elle est comme une comète qui ne laisse pas indifférent. elle place les étoiles dans le ciel et fait les plus belles constellations. et elle le laisse bouche bée. et elle passe. et il la regarde. et elle s'avance. et il ne la lâche pas.
et l'espace d'un instant. elle lui offre toute son énergie. elle le recharge. il est bon pour vivre une nuit de plus dans l'obscurité. et sans dire un mot, il descend de son perchoir, pose son bras sur son épaule, lui claque un baiser sur la joue et l'emmène voir le plus beau des couchers de soleil, le leur.
et demain il sera là. c'est une routine, la plus belle des routines. une danse aussi belle que celle du jour et de la nuit, du soleil et de la lune.